Le 25 novembre marque la Journée internationale contre les violences faites aux femmes et la société se mobilise durant tout le mois contre les violences en couple. L’ampleur du phénomène est telle que vous y serez probablement confronté·e, ne serait-ce que comme témoin. En effet, vous pouvez être amené.e à ressentir une atmosphère de tension ou de peur au sein d’un couple, à avoir connaissance d’épisodes de violence ou même à les observer directement. Dans toutes ces situations, votre aide est précieuse :
- Les personnes touchées par la violence conjugale sont à 83 % des femmes et 17 % des hommes (OCSTAT, 2023).
- Une femme sur dix vit actuellement de la violence dans son couple (Killias 2005).
Se trouver témoin de violence conjugale n’est pas une expérience anodine, que la victime soit un·e voisin·e, un·e collègue de travail, un·e ami·e ou un membre de sa famille. Les sentiments sont souvent mêlés, savoir comment intervenir est compliqué. L’envie de venir en aide peut être freinée par différentes craintes, notamment celle de s’immiscer dans la sphère privée, de subir des représailles ou d’agir à l’encontre de l’intérêt des personnes. Il s’agit donc d’évaluer la situation, de tenir compte de ses propres ressources et émotions pour adopter l’attitude la plus adaptée sans se mettre en danger. La seule chose à ne pas faire, c’est de céder à la tentation de détourner le regard. Votre aide en sera d’autant plus appréciée.
Les pistes pour apporter son soutien
S’informer pour mieux identifier les situations de violence
La violence conjugale prend de multiples formes, trop souvent banalisées dans leurs premières manifestations. S’informer permet de sortir des a priori, de savoir identifier les signes de violence et de les inscrire dans le processus vécu par le couple. Cette première étape est essentielle avant de décider éventuellement d’une action et de la mettre en œuvre. Pour en savoir plus, notre dépliant Campagne de dépistage est à votre disposition en cliquant ici.
Soutenir la personne victime
Les personnes victimes de violence en couple vivent la plupart du temps un sentiment très fort d’isolement. La démarche élémentaire d’aller vers elle lui permettra de savoir qu’elle n’est pas seule et lui fournira une véritable aide. Des actes aussi simples que d’établir un dialogue de non-jugement et de bienveillance, en respectant ses choix et son rythme, de maintenir un lien avec la personne qui s’est confiée peuvent apporter un soulagement et un soutien précieux.
S’ouvrir à l’entourage pour briser le silence
À l’instar des personnes victimes, les témoins peuvent aussi vivre des sentiments d’isolement, d’inquiétude et d’impuissance. Rompre le tabou par l’échange, le partage de ses ressentis et de ses questionnements avec les personnes les plus proches représente alors une démarche constructive.
- Comme voisin·e : face aux cris, aux pleurs, à ce qui nous vient de « derrière les
- murs », il est important de chercher du soutien auprès d’autres personnes concernées, comme des voisin·e·s ou la/le concierge.
- Comme collègue : la violence en couple ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise, il est possible par exemple de constater que notre collègue est en souci, refuse une sortie d’équipe, se sent contrôlé·e. En parler avec d’autres employé·e·s, un·e responsable hiérarchique ou le service des ressources humaines sont des options.
- Comme ami·e, proche ou membre de la famille : la distance émotionnelle nécessaire à la gestion des relations devient ici plus difficile et l’inquiétude se fait grande. Être soutenu.e par d’autres personnes de l’entourage se révèle alors particulièrement important.
Demander l’aide des professionnel.le.s
Si vous êtes décidé·e à venir en aide à une victime de violence en couple, vous n’êtes heureusement pas seul·e face à cette problématique complexe, qui est au cœur de l’action de nombre d’intervenant.e.s. Comme témoin, il vous est ainsi possible aisément de :
- faire appel à des spécialistes des personnes victimes. Il sera alors possible d’évaluer la situation, de mieux estimer les dangers, de prendre conscience des ressources à disposition, d’envisager des actions à mettre en place et d’obtenir des réponses spécifiques.
- contacter les autorités, comme la police afin de signaler par exemple les violences ou demander d’intervenir en vue d’augmenter la protection des personnes.